[RP] Cérémonie d'allégeance à la Comtesse Malycia

Ah mon fier cousin, béni soit ce jour où Aristote te rend à moi ! Alors tu reviens t'installer en Flandres toi aussi ? De toute manière, il est hors de question que mon fillot ne transiste par l'Artois sans ma bénédiction, je me porte dès lors volontaire pour me charger de son éducation !

Adrienne serrait dans ses bras le jeune garçon qui rougissait de tant d’effusions. Dans ses yeux, son père devinait comme le passage d’une émotion qu’il avait perdue, et qu’il retrouvait subitement dans le giron de sa tante. La vicomtesse de Menin avait les joues également empourprées, et Sardanapale y lut le chagrin que son sourire, à présent, tentait de lui camoufler. Mais en dépit de sa réticence à entretenir une douleur qui ne le tenaillait que trop, il fut dans l’incapacité de lui répondre sans évoquer la perte de Valentiane.

Ma chère Adri, dit-il en lui serrant les mains, mais que ferais-je sans lui ? Sans mes enfants, sans tout ce qui, jour après jour, me rappelle mon bonheur passé ?

Il se tut, se pinça les lèvres pour que nulle autre parole n’entretienne un sentiment qu’il jugeait déplacé en ces lieux. Il respira profondément, se concentra dans un sourire dégagé, et tout en passant la main dans les cheveux de Tancrède, ajouta :

Je t’accorde volontiers que l’Artois, qui n’est déjà pas une terre accueillante pour moi, ne l’est guère plus pour lui, mais nous nous sommes très bien débrouillés à l’aller, en passant par les chemins de traverse. La voiture est à présent totalement anonyme, plus rien ne peut nous faire reconnaître. Je suis certain que le retour sera tout aussi paisible. Il respira encore profondément, imaginant la déception de sa cousine, et continua : Car oui, je suis navré chère Adrienne, mais je ne m’installe pas en Flandres. Je dois penser à mes enfants, qui sont nés en Normandie, où vivent tous leurs amis, et puis…………

Il ne continua pas sa phrase. C’était de toute façon inutile, et il savait la question d’Adrienne purement rhétorique, ainsi que superflue l’explication qu’il s’apprêtait à donner.

Il faudra que tu retournes à Termonde un de ces jours, sais-tu ? J’y fais faire quelques travaux d’embellissement et dans peu de temps le château aura fière allure. Tancrède adore cet endroit. Oh ! j’y pense, j’ai été consterné de voir l’état lamentable de Moorsele. Tu n’imagines pas comme ce village ressemble à présent à une porcherie généralisée. C’est fort dommage, Alhysis l’avait si bien entretenu. C’est d’ailleurs ce qui menace quelques autres terres si je ne trouve pas rapidement de bons vassaux pour s’en occuper. Si tu connais quelques jeunes gens méritants et de confiance, doués de suffisamment d’énergie et d’autorité, n’hésite pas une seule seconde à me les recommander.

Il se rendait compte qu’il accumulait des phrases décousues, qu’il parlait trop, trop vite, et que sa tentative de changer de sujet était aussi maladroite qu’incapable de donner le change. Aussi, à nouveau, il se tut, mais la jeune et fraîche secrétaire d’état se tournait vers lui, apportant une diversion bien plus crédible que sa lamentable sortie.

Vicomte, quelle joie de vous revoir ! J'espère que vous avez fait bon voyage.

Ma foi, fort agréable, chère amie, la campagne est un délice en cette saison, répondit-il en réalisant trop tard qu’il versait à présent dans le bisounoursisme. Contrarié de ne pas parvenir à offrir au regard de ses amis l’image du Sardanapale qu’il était avant, il tenta une réplique qu’il espérait drôle, à défaut d’être spirituelle.

Tancrède a lu presque tout le long du voyage. Il est devenu tout simplement fou du personnage de Lancelot, et dans son imagination, il en a tellement revêtu les habits que je vais avoir du mal, tout à l’heure, à l’empêcher d’aller poser lui-même un genou à terre devant Malycia.

Son regard se porta alors vers le trône comtal, que le comte de Douai venait de quitter après avoir fait son serment. Dans quelques temps, ce serait à son tour.

Le suivant ne se fit pas trop attendre, DonChile...le monde est plus petit qu'on ne pense, dire que l'homme qui se présentait devant elle avait courtisé sa mère il y avait de nombreuses années de cela, et dans un coin du royaume qu'elle n'avait jamais visité.
Dans tous les cas il semblait bien pressé, même pas le temps de lui répondre ni même de lui offrir l'accolade vassalique qu'il s'était relevé et avait tourné les talons, comment interpréter.

Elle resta donc assise et sans plus de civilité qu'il n'avait fait, répondit donc un peu dans le vide.

Qu'on avertisse donc le seigneur de Comines que j'accepte son allégeance et lui promettons en retour subsistance, aide et justice.

Suivant! dit elle sur un ton de lassitude face à si peu de convenance.

Suivant!

Le Baron Noir se leva d'un bond en lançant :

C'est mon tour, les tarlouzes!

D'un pas pressé, pour éviter qu'un inconscient ne lui vole la politesse, le Sanguinaire s'avança jusqu'à sa fille. Solennellement, il posa un genou sur le sol, une main sur le coeur et l'autre sur le pommeau de son épée, en déclamant :

Votre Grandeur,
Moi, Slamjack de Lys-Lez-Lannoy, Seigneur des terres de Lys et Baron de Renaix, vous reconnait en tant que Suzeraine des Flandres et, à ce titre, vous jure conseil, assistance et fidélité. Veuillez par la même occasion accepter l'allégeance du Haut Commandement des Forces Spéciales Flamandes.

Immobile, le Général ajouta :

Que le Très-Haut protège ton mandat.

Ho une fête ! Se dit Giovani alors qu'il parcourait les allées du château et qu'il entraperçut à travers vitres et rideaux un buffet majestueux duquel il aurait bien aimé chiper quelques tranches de lard. Ouais, il avait une envie de lard.

Pas facile de voir ce qui se tramait à l'intérieur, mais il aperçut Malycia et ça lui suffit pour prendre son courage à deux chopes. C'est, très sur de lui, qu'il se plaça devant les gardes, avec son nouveau chapeau en plus, super fier.

Salut ! Euh... Bonsoir !

De là, il devina le côté solennel de la soirée, détailla les personnes présentes - bordel il allait encore se faire appeler "l'rital" - regarda à nouveau les gardes qui commençaient à se lancer des oeillades pour savoir ce qu'on faisait d'un pauvre gueux qui traînait là, sans doute par hasard.

J'suis Giovani ! Et... j'connais la comtesse !

A priori, les effluves d'alcool remontèrent aux nez ingrats des gardes qui reculèrent d'un pas, sans mot dire, pour prendre toute la largeur de la porte.

Non mais si j'vous assure hein ! Y'a même une fois j'lui ai touché un ch'veu !

Regards de plus en plus durs, paumes qui se renfoncent sur les pommeaux des épées encore à terre.

Quoi c'est privé ? C'quoi d'abord ici ?
- La cérémonie d'allégeance de la comtesse
- Ha ben c'est l'occasion ! J'ai pas pu aller à l'église l'aut' fois !
- Maistre, vous feriez mieux de laisser les nobles tranquilles, sans quoi nous serions obligés d'utiliser la force
- Wouah c'est ça ! Le côté obscur tout ça ! Mais demandez-y à la comtesse !
- Maistre...
- Mais sans déconner ! Allez y dire que l'Giovani est là !

Lueur de doute dans les regards des gardes, de court instant, avant que l'un d'entre eux ne l'empoigne au col par sa main libre et l'entraîne dans le couloir.

Nan mais c'est bon je paierai mes bières pis j'causerai pas ! Allez quoi ! J'ai faiiimmmmm

La vache, c'était du marbre ! Il venait de s'être fait jeté, mais sur du marbre ! Rien que ça il pourrait le raconter aux potes des tavernes qui ne font pas tant de simagrées lors des fêtes, même privées.

Alors toi ! T'es mal ! Si si !

Juste une tentative de faire impression, bien qu'il sache qu'il déguerpira vite fait si l'un des deux avance. Puis une pensée fugace, le marbre, c'est p'tet joli, mais ça donne froid au cul.

Un messager couvert de poussière arriva.

Avant de rentrer, il enleva sa cape de route, on put, alors, voir les couleurs de la famille Saint-Ange-Harlegnan. Une fois présentable, il entra, et dès que l'on lui permit, il déposa le courrier d'allégeance de ses maîtres à qui de droits.

Citation :

Par la grâce de Dieu,

Nous, Telya d'Harlegnan, née Saint-Ange et Geoffroy d'Harlegnan, Duchesse et Duc de Chaligny, Vicomtesse et Vicomte d'Oostende, Baronne et Baron d'Ingelmunster et de Saint-Nicolas, Dame et Seigneur de Caestre et d'Hulst,

En ce jour, tenons à vous prêter allégeance. Nous promettons d’être fidèle à partir de cet instant au Comté de Flandre, ainsi qu'a sa Grasce Malycia et de les garder contre tout, notre hommage, de bonne foi et sans tromperie. Nous faisons don de notre personne et remettons en ses mains armes, pouvoir et terres. Puissie-t-elle accorder en sus protection et nous promettre justice pour notre personne, notre famille et nos sujets.

Que Dieu et Aristote nous garde et nous ôte de tout souci.

Au nom de Dieu.

Faict à Pau, le onzième jour du moi de novembre de l’an de grâce mil quatre cent cinquante huit.

Le messager se mit en retrait pour attendre la fin de la cérémonie

Alineaire enfin s'avanca et dit d'une voix claire :

Votre Grandeur, moi, Alineaire, Seigneur d'Espierre, vous reconnais comme suzeraine des Flandres. Promissio obsequium, auxilium et consilium. J'engage également le conseil municipal de la mairie de Bruges à vous servir fidèlement, et vous souhaite un règne serein.

Alineaire s'inclina respectueusement.

« Bien, c’est pas tout ça, mais… », se dit le vicomte alors que le jour, déjà, déclinait derrière les croisées. Adrienne était plongée dans ses pensées, quelques nobles défilaient ou attendaient vers le buffet, et Tancrède s’impatientait. Il fallait guetter une fenêtre de tir, un moment propice, une trouée temporelle qui lui permettrait de venir poser genou en terre face à la comtesse. Quelques minutes passèrent, dix, vingt, quarante, puis, sur une impulsion, alors qu’un petit seigneur s’éloignait du trône, Sardanapale se retrouva devant la gracile silhouette de Malycia, qu’il salua d’un léger signe de tête, illuminé d’un sourire complice. Malgré ses articulations qui, avec l’âge, commençaient à regimber, il plia la jambe, mis une main sur sa poitrine, et prit la parole.

Chère comtesse, je suis heureux de pouvoir profiter d’un voyage en terre flamande et sur mon fief pour venir en personne vous présenter mes hommages. Cela m’est un grand plaisir de renouveler devant vous, au nom de la vicomté de Termonde, la reconnaissance de votre légitime suzeraineté, issue des urnes et de l’expression des flamands. En mon honneur, je vous jure l’obsequium, l’auxilium et le consilium, et je mets à votre service et au service de notre comté les terres dont je porte le titre, ma maison, mes compétences et le soutien qui vous seront nécessaires. Que le Très Haut vous guide dans votre mission, pour la plus grande gloire du comté de Flandres.

Regard sur la comtesse, puis sur le tapis de cérémonie, en signe de soumission.

Voilà qui était à prévoir la journée tirait à sa fin et observant d'un oeil amusé l'entrée de Giovani à qui elle fit un sourire en réponse à son petit signe, d'autres personnes arrivaient à leur tour, se bousculant presque devant elle pour lui prêter allégeance.

Devant elle Guichard genou posé à terre à qui elle s'adressa en premier, lui accordant l'accolade vassalique juste après lui avoir répondu.

Nous Malycia comtesse des Flandres acceptons votre allégeance pour vos terres de Raimbaucourt, et vous promettons en retour subsistance, aide et justice pour la durée de notre mandat, et remercions le chancelier ainsi que les ambassadeurs pour leur dévouement envers la couronne des Flandres.

Puis plus bas elle ajoute.

Qu'Aristote veille sur toi ainsi que sur ta charmante épouse.

A peine eut elle terminé et Guichard relevé qu'un autre s'était avancé.

A vous seigneur d'Espierre, nous Malycia comtesse des Flandres acceptons votre allégeance et vous promettons en retour subsistance aide et justice pour la durée de notre mandat, ainsi qu'au conseil municipal de Bruges que vous représentez.

Accolade vassalique et retour sur son fauteuil.

Mais pas trop le temps cette fois d'en apprécier le confort, Sarda s'était à son tour avancé, depuis le temps qu'il était arrivé il s'était fait voler son tour, elle ne manqua pas de remarquer le sourire complice, elle n'avait pas oublié l'accueil qu'il avait fait au jeune couple qu'elle représentait avec Bartox lors de leur escapade normande.
Elle écouta attentive, se disant, waa tout ça, puis à son tour posant son regard sur lui répondit.

A vous Sardanapale de Hauteville, nous Malycia comtesse des Flandres acceptons en ce jour votre allégeance pour vos terres de Termonde et les fiefs qui s'y rattachent ...ça valait pour sa seigneurie de Laerne d'ailleurs, un peu étrange de s'accepter pour propre vassale par le biais de son suzerain, pensa t elle une fraction de seconde... et vous promettons en retour, aide, justice et subsistance pour la durée de notre mandat. Qu'Aristote egalement veille sur vous et les vôtres

S'avançant ensuite vers lui l'invitant à se relever elle lui accorda l'accolade vassalique ajoutant.

Ravie de vous revoir également, je vois que vous avez emmené avec vous votre fils, dites lui d'arrêter de grandir il va bientôt me rattraper.