Cérémonie d'allégeance : Ascalon Avril 1457

DonChile venait d´arriver en Serbie, une vraie Terre de barbares avec plein de gens qui parlaient bizarre, un excellent terrain de jeu pour le commerce et les donzelles (il profitait du prestige des Flandres...), il espérait même qu´il y ai du fer... Il avait reçu la nouvelle de la prochaine cérémonie d´allégeance et avait décidé d´envoyer une missive... Il ricanait déjà en pensant au visage du Héraut qui lirait la lettre, et en particulier le nom de la ville où il se trouvait, car lui-même n´avait aucune idée de l´endroit où il était et cette fois, ce n´était pas l´alcool... La missive était arrivée en Flandres, prête à être lue...

Citation :

Moi, DonChile, Seigneur de Comines, par la présente prete allégeance au nouveau Comte de Flandres, Sa Grandeur Ascalon.

Je lui promets mon aide, mes conseils et mon assistance, et suis à sa disposition pour continuer à servir les Flandres comme je les ai toujours servies.

Qu´Aristote protège les Flandres, Comines et garde Sa Grandeur.


Fait à Смедерево (Serbie), le 17 avril 1457.

Signe: DonChile de Comines

Ascalon arriva en retard à la cérémonie d’allégeance, cela était très peu conventionnel, mais les affaires du Comté l’accaparaient.

Il pénétra dans la salle d’allégeance, par une porte arrière, le regard fermé et préoccupé, contrastant avec ses habits de belles factures et illuminés par les reflets des flammes des chandeliers. Il salua Llyr, le Maréchal d'Armes, prit place sur le trône et lui répondit :

Et bien, je crois apercevoir Mormynette, la Comtesse de Hazebrouck accompagnée de sa fidèle Dame d’Atours Aéliana, notre Commissaire aux mines, je suis impardonnable de les faire attendre de la sorte, nous pouvons donc ouvrir cette cérémonie pour les libérer, et ensuite nous procéderons au premier venu, pour une plus grande fluidité.

Il regarda Llyr puis la Dame au loin qu’il n’avait jamais vu en posant ses bras sur les accoudoirs.

Ascalon restait bien droit sur son trône, il vit la Comtesse de Hazebrouck s’approcher d’un pas sur et décidé et une fois devant lui, elle ne s’inclina point, mais posa un genou à terre et en prononçant les paroles que l’usage voulait. Se faisant, elle le fixait de son regard émeraude, et il savait que ces paroles n’étaient pas de circonstance mais qu’elles alliaient aussi les faits, pour preuve, alors que certains avaient quitté le sol flamand pour chercher querelle dans le Comté de Hollande contre l’avis comtal, laissant le Comté de Flandres vide de ses garnisons, la Comtesse de Hazebrouck n’avait pas hésité à proposer et mettre son épée et celle de ses proches au service du Comté.

Ascalon se leva, s’approcha d’elle et posa ses mains sur ses épaules pour l’aider à se relever. Pour cette première allégeance, il ne savait que faire, lui donner l’accolade ou le baiser, il hésita un instant, espérant que personne ne s’en apercevrait, puis il lui fit l’accolade vassalique par suite logique à sa position.


Par cette accolade, j’accepte votre allégeance et celle de votre époux, chère Comtesse, et recevez par la même en retour, Aide, Substance et Justice pour toute la durée de mon règne.


Il fit deux en arrière puis repris place sur son trône, tout en ne tournant pas le dos à l’assemblée.

Comme à chaque changement de saison, la Vicomtesse rentrait se ressourcer en son domaine, l'occasion pour elle de vérifier l'intendance de ses terres et de s'intéresser de plus près à la gestion de ses belles Flandres. Et cette fois, son cousin Sardanapale et sa gracieuse épouse l'accompagnaient, la première sortie officielle pour son petit fillot Tancrède, tout juste âgé d'un an.

Du Duché verdoyant de Normandie où elle résidait désormais entre ses nombreux voyages à la découverte du Royaume, elle avait ouï des rumeurs alarmantes. Le fier Comté de Flandres connaissait une crise sans précédent, le prédécesseur du Comte régnant, Wuggalix, aurait dans sa mégalomanie dilapidé la trésorerie du château et plongé le Comté en une guerre qu'il ne souhaitait pas, à l'insu du peuple et dans la plus vile fourberie.

Voilà qui la touchait au plus profond d'elle-même, elle qui avait consacré un pan de sa vie à poursuivre le travail des précédents gouvernants pour assurer la sécurité et la prospérité financière aux flamands. Le fruit de nombreux sacrifices dilapidé, les traités diplomatiques bafoués, le travail d'illustres nobles flamands aujourd'hui exilés piétiné sans l'once d'un remord, les belles Flandres devenues la honte du Royaume pour avoir déclenché une guerre sans autre motif que l'appât du gain et s'être alliée avec des félons de la Couronne ...

Plus que jamais, elle et sa famille tenaient à assurer le nouveau Comte Ascalon de leur soutien en cette époque trouble, il avait pris les décisions qui s'imposaient en engageant les Flandres sur la sage voie de la paix. C'est d'une démarche déterminée qu'elle entra la première en la grande salle du Trône. Rien n'y avait changé, la pièce aux hauts plafonds bordée de larges fenêtres où alternaient les oriflammes aux couleurs des fiefs octroyées demeurait inaltérable … Elle avait revêtu pour l'occasion une robe au tissu joliment moiré, d'un vert soutenu, aquise lors de son périple au Berry, ses cheveux avaient été relâchés en boucles harmonieuses autour de son cou paré d'une émeraude.

Pendant que la plus belle blonde du royaume prêtait serment, elle alla embrasser chaleureusement Mormynette, sa Dame d'atours puis la sublime Deedlitt, lui chuchottant à l'oreille avec désolation :

Quel dommage de ne vous croiser qu'en ces ennuyeuses mondanités ne prêtant guère aux longues discussions. Aaah Deedo, pendant que nous sommes ici, la nouvelle "noblesse" de Flandres est partie tabasser les hollandais, faisant fi des injonctions du Comte, si c'est pas malheureux ...

Elle fit ensuite une accolade à Ceseargl et un franc sourire à Doudou, ne cachant pas sa joie des les revoir après tout ce temps et patienta à leur côtés.

Cesear dans l'attente d'être reçu par le comte salua les anciennes connaissances.

Bien le bonjour dame Adrienne c'est un plaisir de vous revoir en Flandres.

Cesear était tellement préoccuper, qu'il n'avait même pas remarquer Deedlitt qui patientait également. Il s'approcha et alla la saluer.

Bonjour Comtesse.

La scène se passe devant les portes de la salle du trône, dans le château des comtes de Flandres. Le vicomte de Termonde, Sardanapale, et Pierre, son vieux serviteur, attendent l’arrivée de la vicomtesse. À gauche de la scène, les dernières marches de l’escalier d’honneur, à droite, les portes de la salle du trône sont entrouvertes.

Sardanapale - Mortecouille, les femmes ne seront donc jamais à l’heure ! Pour le retour de notre famille en terres flamandes, après quelques allégeances où nous nous sommes fait représenter par des missives officielles, Valentiane aurait tout de même pu hâter sa toilette. Je ne puis imaginer qu’une dame prolonge cette préparation en proportion des métrages de tissus qu’elle se met autour de la taille. Quand a-t-elle dit qu’elle nous rejoindrait ?

Pierre - Ma foi, Messire, je ne sais, votre gouvernante n’a pas daigné ouvrir la porte lorsque je suis allé m’en enquérir. Et en bonne normande, sa réponse à travers le battant ne m’a pas plus donné d’éclaircissement que si je n’avais rien demandé. De plus, elle m’a envoyé au diable de la plus verte des façons. Vous connaissez son amabilité légendaire ?

Sardanapale – En faisant la moue – Certes, certes, mais cependant, j’ai tendance à bien plus compter sur sa célérité et son énergie pour ne pas permettre à Valentiane de se perdre dans des détails superflus. Ah, on aura beau dire, à part peut-être le bourgeois qui dernièrement a voulu singer les manières d’un comte, je ne connais pas un homme capable de s’adonner aussi longtemps qu’une femme dans la contemplation de son reflet. Tancrède était-il éveillé ?

Pierre - Je ne saurais vous répondre, encore une fois, mais la chambre semblait plongée dans le silence. C’est peut-être une information.

Sardanapale - C'est-à-dire ?

Pierre – un peu gêné – Et bien……….. sans vouloir……….. en dehors de tout jugement, ce que je ne puis me permettre, Messire, je dois avouer qu’il arrive parfois que depuis les communs, l’on entende les vagissements nocturnes de votre fils.

Sardanapale – Par exemple ! Comment cela est-il possible ?

Pierre – Les Hauteville, semblerait-il, ont la voix puissante.

Sardanapale – Avec un sourire – C’est fort possible, mais depuis que nous avons déménagé son berceau dans les appartements de la vicomtesse de Ménin, j’avoue que Val et moi sommes bien moins dérangés, et nous dormons comme……. des bébés.

Pierre – d’une voix sourde – Grand bien vous fasse. Les murs sont bien plus isolés que les planchers.

Sardanapale – en s’avançant vers la porte de la salle du trône, et en regardant par l’interstice – Vous pouvez toujours aller installer votre paillasse dans les écuries. Pour ma part, mes nuits sont sacrées. Tiens donc ! Vous voyez que tout est possible. En parlant d’Adrienne, elle a trouvé le moyen, elle, d’abréger sa toilette. Là voilà déjà installée aux côtés de quelques nobles flamands. Il est vrai aussi qu’en ce moment, elle a soin de ne pas s’embarrasser de vêtements qui pourraient camoufler ses appâts.

Pierre – La présence de la vicomtesse de Ménin à Bayeux est une bénédiction pour toute la maison. Les domestiques l’adorent, mais se demandent tous comment une aussi fraîche jeune femme peut rester veuve aussi longtemps.

Sardanapale – d’un air contrarié – À qui le dites vous ! Ce n’est pas faute d’avoir tenté de la refiler à de bons partis. Rien ne lui convient, rien ne trouve grâce à ses yeux, et tous les mois, elle est à la limite de se compromettre avec les pires chasseurs de dotes du royaume. Pourtant, j’étais à deux doigts de réussir à sortir le duc de Tancarville de son irrémédiable célibat. Mais que voulez-vous, elle perd la tête dès qu’un vaurien aux yeux de bandit des grands chemins croise sa route.

Pierre – Embarrassé – C’est fâcheux, en effet.

Sardanapale – Je l’ai prévenue. Si sa conduite laisse à désirer, c’est le couvent.

Il se retourne et s’agite.
Sardanapale – Bon ! ç’en est assez ! On ne va pas laisser le comte moisir sur son trône comme un champignon. Allez au devant de la vicomtesse, et tâchez d’accélérer les choses. Dites lui que le traître s’est pris les pieds dans le tapis, je suis sûr qu’elle va accourir à grandes enjambées.

Il rajuste son pourpoint, redresse le buste, et pénètre dans la salle du trône, alors que Pierre disparait dans l’escalier. On entend Sardanapale lancer :

Sardanapale – Messire comte, veuillez, je vous pris, me pardonner pour ce retard. Croyez pourtant que, pour rien au monde, je n’aurais manqué cette cérémonie.

Ascalon vit un peu d’animation au fond, dans la salle où attendaient les nobles flamands. C’est à ce moment là, que le visage de Rosa d’Harlegnan lui apparut, elle s’approcha et s’agenouilla tout en prononçant les paroles d’usages.

Il se leva, pour se tenir devant elle et l’aida à se relever. Il lui fit un baiser de paix tout en disant haut et fort.


Par ce baiser de paix, j’accepte votre allégeance et celle de votre époux, chère Vicomtesse, et recevez par la même en retour, Substance, Aide et Justice pour toute la durée de mon règne.

Il recula de deux pas, puis alla dire quelques mots à l’oreille de Llyr, le Héraut, puis s’éclipsa un instant le temps de rédiger et apposer son sceau, sur des missives en partance pour les Balkans, Armentières et la terre d’ Artevelde.

Il revint s’installer sur son trône pour poursuivre cette cérémonie.

[Pssst, n'oubliez pas que j'attends encore toujours réponse à mon allégeance, je suis agnouillée devant le comte ^^]

[et bien rosa tu ne sais pas lire ^^ il a accepté ton allégeance tu sais juste au dessus de ma demande ]

Le Comte de Bailleul, qui avait quitté les terres du sud il y à peu, s’était installé, ou du moins, vivait en Normandie, à Bayeux … ( non c’est pas le pluriel de mes terres hein ! ) et c’est tout fier qu’il était lorsqu’il reçu l’appel à allégeance bimestrielle. Il pourrait enfin s’y rendre en personne maintenant qu’il n’était plus à quelques centaines de lieues … Déçu de ne pouvoir effectuer le voyage en compagnie de sa famille, il se dit que ce sera sûrement la dernière fois que cela se passe ainsi … Elle avait accepté sa demande … Oohh oui Sa Dame de Calkenne allait devenir son épouse … il ne pensait qu’à cela et c’est ainsi qu’il prit la route en direction des Flandres …

Trop longtemps qu’il n’y était point allé, il lui fallait faire un retour aux sources, revoir ses terres, ses amis. Le voyage s’effectua sans encombre malgré le fait qu’on l’ai prévenu qu’il n’était point le bienvenue sur une certaine terre qu’il se devait de traverser. Son visage s’émerveilla lorsqu’il traversa la frontière … tous ces paysages connus lui rappelaient de fabuleux souvenirs … C’est donc impatient qu’il arriva enfin en la belle Bruges.
Il prit une chambre, même auberge que d’habitude car il n’y avait aucune raison à ce qu’il en change lorsqu’on était si bien accueilli. La première nuit passa et c’est tôt le matin qu’il se prépara pour assister enfin à l’allégeance.
Vêtu de ses plus beaux habits, Louis le conduisit jusqu’au château comtal. Le trajet ne dérogea point à la règle, celle de ne cesser à penser à elle, à leur fils … les images se bousculent, elle est rayonnante et leur fils lui adresse de jolis sourires dont il a le secret … et là …

Toc Toc Toc …

Louis frappait à la porte du carrosse « Votre Grandeur, Votre Grandeur … vous allez bien ? nous sommes arrivés depuis un moment déjà … »

Le Comte sortit d’un coup de ses rêves et s’extirpa du carrosse comme un rat quitterait le navire … le torse bombé, le visage qui bascule à peine en arrière, les yeux qui se ferment à demi, la grande inspiration pour s’attirer toutes les senteurs de ses Flandres … c’était comme une renaissance pour lui … il grimpa donc les marches du château, saluant quelques gardes au passage et se présenta en la magnifique salle des allégeances … oh oui, elle était magnifiquement décorée comme à chaque fois … il avait pu le constater lors de ses deux règnes mais la contempler à nouveau était un pur bonheur …
Il vit de nombreuses têtes connues, qu’il salua gracieusement et c’est tout naturellement qu’il alla se placer non loin de sa Juge, qui déjà, papotait avec ses amies … Saluant les délicieuses Deedlitt et Mormynette, c’est comme être un poisson dans l’eau que d’être ainsi entouré.

Le bonjour Mesdames, le temps n’a aucun effet sur la beauté, vous me le prouvez une nouvelle fois …

[Ciel, non, je n'avais pas vu le post de valériane et le sien, faut vraiment que je boive une bière moi! ^^]

s'avança vers Adrienne et lui glissa en souriant:

Je vais te faire valdinguer ma grosse vicomtesse tu vas rouler de ton cheval. J'ai déjà prévu des serviettes pour essuyer tes larmes ! Remarque ton popotin amortira le choc de ta chute.